Cours: Equilibres fonctionnels du bilan

1 Introduction générale

1.1 Les missions du trésorier

Nous pouvons retenir 5 missions principales du trésorier :

A.  Assurer la liquidité de l'entreprise

La liquidité est l'aptitude de l'entreprise à faire face à ses échéances.

Le trésorier doit tout mettre en œuvre pour que l'entreprise ait à chaque instant les ressources suffisantes pour remplir ses engagements financiers (payer les salaires, respecter les échéances fournisseur, celles vis-à-vis des organismes sociaux, vis-à-vis du trésor publique et des banques, etc.)

Cette mission est sans contexte à placer au 1er plan car la liquidité constitue la condition de base de survie même de l'entreprise (risque de cessation de paiements)

Le trésorier est la personne la mieux placée pour suivre l'évolution de la liquidité, car il est le 1er à collecter les soldes bancaires.

Cette mission passe inaperçue dans les entreprises qui ont une trésorerie excédentaire, elle par contre absorber la majeure partie du temps et des soucis du trésorier lorsque les encours de crédit à court terme menacent de dépasser les plafonds de crédit autorisés.

Le trésorier va tout d'abord réaliser un budget de trésorerie afin de mesurer le besoin de financement à court terme de l'entreprise sur l'année suivante. La trésorerie étant la résultante de tous les flux financiers, le budget de trésorerie ne peut être réalisé qu'en bout de course, une fois que tous les autres budgets auront été réalisés.

Une fois estimée ce besoin de financement, le trésorier fera le tour des différents banquiers pour négocier les lignes de crédit correspondantes.

Le trésorier prendra le soin de sensibiliser les différents responsables opérationnels en leur montrant les conséquences de leurs actions sur la trésorerie.

B.  Réduire le coût des services bancaires sur la trésorerie

La direction générale attend du trésorier qu'il réalise tout le travail préparatoire de négociation avec les banquiers. Il commencera par faire l'inventaire détaillé des conditions bancaires existantes. Il définira ensuite les priorités de négociation, c'est-à-dire que les améliorations de conditions procurent un maximum de d'économie à l'entreprise.

Par exemple, une entreprise émettant un grand nombre de virements internationaux aura intérêt à télétransmettre les ordres de virement à la banque au lieu de les envoyer sous forme papier, cela réduira le montant des commissions d'opérations de façon significative.

C.  Améliorer le résultat financier

Cela signifie concrètement moins de frais ou plus de produits financiers en fonction du sens de la trésorerie.

Plusieurs tâches contribuent à améliorer le résultat :

Le trésorier négociera les conditions de placement, pour cela il doit maîtriser le calcul du taux effectif global, seule méthode de comparaison des différentes propositions de crédit ;

Il attachera un soin particulier à l'élaboration d'une prévision en 2 ou 3 mois fiables afin de prendre les décisions de financement et de placement les plus justes pour placer les excédents de trésorerie aux meilleurs taux, plusieurs banques seront mises en concurrence ;

Il mettra en place une procédure de gestion quotidienne en date de valeur, avec comme objectif la trésorerie zéro.

Le cœur de la définition de la trésorerie est la gestion de la trésorerie en date de valeur dans le cadre des opérations bancaires. La date d'opération désigne la date du jour où une opération est réalisée, la date de valeur désigne celle à partir de laquelle la banque fera partir le calcul des intérêts créditeurs (dépôt rémunéré) ou débiteur (découvert).

Dans la pratique bancaire, on observe que pour un déposant, la date de valeur est postérieure à la date d'opération (1 à 3 jours) et inversement pour un retrait par chèque, la date de valeur précède la date d'opération. Le décalage de quelques jours est le plus souvent mis à profit par les banques qui l'utilisent comme un crédit gratuit.

L'objectif de la gestion de trésorerie en date de valeur est de réduire les frais financiers ou d'accroître les produits financiers.

Le principe de base de la gestion de trésorerie en date de valeur appelé règle de trésorerie zéro, propose une position de trésorerie idéale, c'est une notion théorique dont l'application engendre bien des difficultés.

Cette pratique consiste à ordonner quotidiennement les flux de trésorerie dans chaque compte bancaire, de manière à des soldes en valeur proches de zéro.

Il s'agit d'éviter les encaisses positives non rémunérées, ou inversement des soldes débiteurs entraînant des frais financiers généralement supérieurs à ceux que l'on payerait si le financement avait été prévu au préalable.

Le principe de la trésorerie zéro se justifie pour les soldes créditeurs par un coût d'opportunité égal au gain du placement qui aurait pu être effectué. Pour les soldes débiteurs, par un coût explicite égal à la différence entre le découvert et un financement moins onéreux.

D.  Gérer le risque financier à court terme

Il s'agit essentiellement du risque de change et parfois du risque de taux.

L'objectif de la gestion du risque de change, vise à figer un cours de change, alors que la gestion du risque de taux vise à figer un taux d'emprunt ou de placement en fonction de l'évolution prévue des taux.

E.   Assurer la sécurité des transactions

C'est une préoccupation grandissante pour les trésoriers compte tenu du nombre croissant de tentatives de fraudes. Pour diminuer les risques, il convient de mettre en place des procédures internes, d'utiliser les moyens de paiement et circuit télématique sécurisés.