Chapitre 3 : Réactions biologiques faisant intervenir des métaux
3 Autres exemples de réactions impliquant des métaux en milieux biologiques
a) Le Zinc en milieux biologiques
Zinc : requis pour l’activité de plus de 300 enzymes.
1ère enzyme Zn dépendante découverte en 1940 : l’Anhydrase carbonique II.
Métal essentiel pour la croissance, le développement et la différenciation de tout organisme vivant.
Métal trace le plus abondant dans l’organisme humain après le Fer.
Ion Zn2+ : une orbitale « d » pleine (3d10)
→ Zinc (+ II) très stable en milieu biologique oxydo-réducteur.
→ ne peut pas participer à un processus oxydo-réducteur.
Mais fonctionne comme un acide de Lewis en acceptant une paire électronique non liante.
- Zn2+ : énergie de coordination nulle, quelle que soit la géométrie du complexe
→ aucune géométrie n’est plus stable qu’une autre.
→ modification de la réactivité du son centre métallique en modifiant sa géométrie de coordination.
- Echange rapide de ligand du Zinc (+ II)
→ excellent partenaire catalytique permettant un « turn-over » efficace.
- Ligands préférés de Zn : S (Cystéine), N (Histidine) ou O (Aspartate, Glutamate).
Egalement : O (Tyrosine) et C=O (Asparagine, Glutamine).
Le centre métallique Zinc a deux rôles en milieu biologique :
ü rôle fonctionnel : participation à la réaction
ü rôle structural : participation au maintien et à la stabilisation de la structure tridimensionnelle de la protéine.
b) Anhydrase carbonique II (EC 4.2.1.1)
α – Structure de la biomolécule
Catalyse l’hydratation réversible du dioxyde de carbone :
CO2 + H2O → H+ + HCO3-
Se retrouve dans la plupart des organismes du règne animal, mais aussi des organismes participant à la photosynthèse, ainsi que dans certaines bactéries.
Absence d’homologie séquentielle significative entre les représentants des différentes classes d’Anhydrases carboniques.
Anhydrases carboniques : classées en 3 familles différentes : α, β et γ.
Anhydrases carboniques issues du règne animal sont de type α.
β – Structure du métallobiosite
Zinc : coordiné à 3 résidus Histidines : His94, His96 et His119
Géométrie tétraédrique déformée, complétée par une molécule d’eau.
γ – Fonction biologique
L’Anhydrase carbonique II, CA II, facilite l’échange de CO2 dans les érythrocytes, le foie et les poumons ; intervient dans l’homéostasie acido-basique et la sécrétion de HCO3-.
Chez les plantes, essentielle pour la fixation du CO2.
δ – Mécanisme
Initialement étudié à partir d’Anhydrase carbonique bovine et d’Anhydrases carboniques humaines I et II.
Les principales étapes du mécanisme réactionnel sont identiques quelle que soit l’enzyme impliquée dans ce processus.
1ère étape : attaque de la liaison Zn-OH par CO2 formation d’une liaison Zinc-Bicarbonate.
HCO3- est déplacé par de l’eau lors d’un échange de ligands.
Au cours de la seconde étape, l’ion H+ de cette molécule d’eau est transféré au solvant
(Tampon) par l’intermédiaire de l’His64, pour régénérer l’espèce catalytique active : le groupement Zn-OH.
Autre mécanisme : intervention du résidu Thr199.
Conclusion
La vie est essentiellement organique, mais, elle a évolué de façon à incorporer toutes les facettes de la chimie inorganique, susceptibles de lui être profitables.
13 éléments sont présents dans bon nombre d’organismes vivants.
4 sont présents en très fortes quantités.
Calcium : élément métallique le plus abondant de notre organisme. Une déficience en Calcium est responsable de la fragilité osseuse.
9 autres éléments : « éléments traces ».
Fer : élément métallique trace le plus abondant de notre organisme, dont la présence est vitale. Mais, le Fer : extrêmement toxique, si excès : hémochromatose.
Annexes
1 – La réaction de Belousov-Zhabotinsky
a – Généralités
b – Historique
Etude du mécanisme du cycle de Krebs en utilisant un modèle chimique inorganique.
Mais mise en évidence d’un système oxydo-réducteur complexe évoluant périodiquement :
« Réaction oscillante de Belousov-Zhabotinsky ».
c – Mécanisme réactionnel
Succession d’environ 80 étapes élémentaires et 26 variations de concentrations
BrO3- réduits par Br- en Br2.
Br2 réagit avec l’acide malonique pour générer l’acide bromomalonique.
L’acide bromomalonique réagit avec Ce(+IV) (jaune en solution, bleu en présence de ferroïne) en libérant des ions Br-.
Ce4+ réduit en Ce(+III) (incolore en solution, rouge en présence de ferroïne).
Les ions bromures réagissent sur BrO3- pour générer Br2 qui réagit sur l’acide malonique, pour redonner de l’acide bromomalonique ... jusqu’à disparition complète de Ce(+IV) solution rouge.
→ la concentration en ions Br- décroît.
A ce moment là, l’agent réducteur des bromates n’est plus Br-, mais HBrO2.
Les ions bromates sont réduits par HBrO2, en radicaux BrO2 qui sont eux-mêmes réduits en HBrO2, en présence des sels de Ce(+III) qui sont oxydés en Ce(+IV), changement de coloration de la solution du rouge au bleu.
L’acide bromomalonique peut à nouveau libérer des ions bromures en régénérant le Ce(+III).
Les ions bromures voient alors leur concentration augmenter progressivement. Au bout d’un certain temps, cette concentration est suffisante pour à nouveau réduire les ions bromates et ainsi recommencer le cycle des ions bromures.
d – Intérêts de la réaction de Belousov-Zhabotinsky ?
2 – La vitamine C, un phénomène oxydo-réducteur en milieu biologique
a – Généralités
La vitamine C : indispensable à notre organisme (propriétés anti-oxydantes et antiscorbutiques, entre autres).
L’homme : un des deux seuls mammifères incapables de synthétiser la vitamine C dont son organisme a besoin.
En théorie, la vitamine C ne devrait, en aucun cas, traverser les parois cellulaires.
Quelques minutes après son ingestion, elle se retrouve dans le compartiment cérébral.
b – Comment expliquer ce phénomène ?
Plusieurs hypothèses ont été proposées.
c – Quel est l’intérêt de ce phénomène ?