cours Indice de Pauvreté Multidimentionnelle

2 Méthodologie

Nous attribuons à chaque personne un score en fonction du nombre de déprivations subi par ménage pour chacun des 10 indicateurs et leurs composants, (d). Le score maximal est de 10, alors que chaque dimension fait l’objet d’une pondération égale (de ce fait, le score maximal pour chaque dimension est de 31/3). Les dimensions de l’éducation et de la santé présentent chacune deux indicateurs, et chaque composant a donc une valeur de 5/3 (ou 1,67). Pour sa part, la dimension du niveau de vie a six indicateurs, et par conséquent chaque composant est égal à 5/9 (ou 0,56).

Les seuils concernant l’instruction se répartissent de la manière suivante : aucun membre du ménage n’a achevé un cycle scolaire s’étendant sur cinq ans, et au moins un enfant d’âge scolaire (jusqu’à 13-14 ans) ne fréquente pas l’école. Les seuils relatifs à la santé couvrent les aspects suivants : au moins une personne du ménage souffre de malnutrition, et un ou plusieurs enfant(s) est/sont décédé(s). Et les seuils du niveau de vie sont associés aux facteurs suivants : pas d’électricité, aucun accès à de l’eau potable propre, aucun accès à des moyens d’assainissement adéquats, utilisation de combustibles de cuisson «sales» (déjections animales, bois ou charbon de bois), habitation avec des sols sales ; le ménage ne possède ni voiture, ni camionnette ni autre véhicule motorisé similaire, et il possède tout au plus l’un

des biens suivants : bicyclette, motocyclette, radio, réfrigérateur, téléphone ou téléviseur.

 

Pour nous permettre de déterminer les personnes « multidimensionnellement » pauvres, nous faisons la somme de l’ensemble des déprivations pour chaque ménage afin d’obtenir le niveau de déprivations par ménage, soit c. Une valeur-seuil de 3, qui correspond à un tiers des indicateurs, sert à faire la distinction entre les pauvres et les non-pauvres. On considère qu’un ménage (et chaque personne qui en fait partie) est « multidimensionnellement » pauvre si c est égal ou supérieur à 3. Un ménage dont le nombre de déprivations se situe entre 2 et 3 est vulnérable à la pauvreté multidimensionnelle ou risque de devenir « multidimensionnellement » pauvre.

 

La valeur de l’IPM correspond au produit de deux mesures, à savoir le taux pauvreté multidimensionnelle et la sévérité (ou l’ampleur) de la pauvreté. Le taux de pauvreté, H, représente la proportion de la population qui est « multidimensionnellement » pauvre, soit : 

q correspond au nombre de personnes qui sont «multidimensionnellement» pauvres et n est la population totale.

 

La sévérité de la pauvreté, A, reflète la proportion des indicateurs pondérés entrant dans la composition de la valeur, d, pour laquelle des personnes pauvres souffrent de déprivations. Dans le cas des ménages pauvres uniquement, nous faisons la somme du nombre de déprivations et nous la divisons par le nombre total d’indicateurs et par le nombre total de personnes pauvres : 

c est le nombre total de déprivations pondéré dont souffrent les pauvres, alors que d est le nombre total d’indicateurs à l’étude (10 dans ce cas précis) entrant dans la composition de l’indice