Cours sur le chapitre 4
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Cours: | CHIM 4212 :Méthode d'analyses chimiques |
Livre: | Cours sur le chapitre 4 |
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Date: | jeudi 1 mai 2025, 14:31 |
1 THÉORIE DYNAMIQUE DE LA CHROMATOGRAPHIE
- LA FORME DES PICS EN CHROMATOGRAPHIE
Au moment de l’injection, de durée (dt), le "futur" pic de chromatographie a un profil rectangulaire ;
à la sortie de la colonne, il se retrouve déformé suivant une loi statistique approximativement « normale », c'est une courbe de Gauss.
soit pour le pic :
Profil des pics chromatographiques
L'équation mathématique y = f(t) de la courbe de Gauss est :
Une courbe de Gauss est caractérisée par les paramètres suivants:
1-Écart-type =
. L'écart type
correspond à la moitié de la largeur du pic mesuré à 60,6% de sa hauteur.
2- Variance =
2
3- Largeur à mi-hauteur =
mesurée à h/2. On a la relation:
= 2,35
.
4- la "base" du pic = w. Cette base est extrapolée par des tangentes aux deux branches et passant par les points d'inflexion de la courbe de Gauss.
On a la relation: w = 4
.
Une conséquence de la loi statistique « normale » est que 95,4% des valeurs de tr du pic se trouve dans l’intervalle [tr-2
; tr+2
]
MODÈLE DES PLATEAUX THÉORIQUES
Vers 1950, MARTIN et SYNGE ont tenté de justifier la forme des pics de chromatographie, en assimilant une colonne de chromatographie à une colonne à distiller.
Ce qui s'est avéré inexact par la suite (les 2 phénomènes sont physiquement différents).
Notion de plateaux théoriques
Une colonne de N plateaux théoriques est une colonne divisée en N petits disques cylindriques successifs. On admet que la phase mobile progresse non pas de façon continue, mais par sauts successifs d'un plateau théorique à l'autre. Dans chaque plateau théorique, on observe une rétention du soluté S, du fait de l'équilibre de ce produit entre la phase mobile (Spm) et la phase stationnaire (Sps). Une colonne réelle aura donc "N plateaux théoriques" si elle se comporte comme une "colonne à distiller théorique" de N plateaux.
Dans cette théorie, les pics de chromatographie ont une forme gaussienne et la variance
2 est reliée au nombre de plateaux théoriques N et au temps de rétention tr par la relation:
N
2 = (tr)2
N augmente donc avec le temps de rétention et diminue si la largeur des pics (s) augmente.
D'après la relation N
2 = (tr)2 , une « bonne » colonne de chromatographie qui conduit à des pics qui conduit à des pics fins (s petit) pour des temps de rétention (tr) élevés, est donc caractérisée par un nombre de plateaux théoriques N élevé.
2 Notion de hauteur équivalente à un plateau théorique
On peut calculer N en fonction des grandeurs expérimentales de 3 manières différentes:
Formule (eq.2-4) utilisant la base extrapolée w du pic
Formule (eq.2-5) utilisant la largeur à mi hauteur d du pic
Formule (eq.2-6) utilisant la hauteur hp et l'aire A du pic
(w, d, hp, A et tr doivent être exprimés dans la même unité).
L'intérêt de la notion de plateaux théorique est de nous donner une idée de l'efficacité d'une colonne, mais seul l'ordre de grandeur de N est à prendre en compte.
Bien que cette notion de plateaux théoriques soit issue d'une théorie qui s'est avérée inexacte, elle est toujours utilisée car c'est une notion simple et qui bien ancrée dans les habitudes des chromatographistes. Les fabriquants de colonnes donnent toujours dans les spécifications le nombre de plateaux théoriques N pour caractériser l'efficacité de leur colonne.
En CPG, N est donné pour un produit donné, souvent le tridécane (C13H28)
Notion de hauteur équivalente à un plateau théorique
Pour exprimer l'efficacité d'une colonne de longueur L et de N plateaux théoriques, on définit la hauteur H équivalent à un plateau théorique:
H = L/N
H est appelé la hauteur équivalente à un plateau théorique (HEPT), ce paramètre varie entre 10 et 0,01 mm. Le paramètre H est intéressant car il est indépendant de la longueur de la colonne.
Le tableau suivant montre le pouvoir de séparation des chromatographies les plus utilisées.
Type de chromatographies
|
Nombre de plateauxthéoriques N
|
N/par mètre de colonne
|
H (HETP) en mm
|
CPG (colonne remplie de 2 m)
|
2000
|
1000
|
1
|
CPG (colonne capillaire de 25m)
|
100000
|
4000
|
0,25
|
CPL classique de 50 cm
|
100
|
200
|
5
|
HPLC de 10 cm
|
5000
|
50000
|
0,02
|
Formule (eq.2-4) utilisant la base extrapolée w du pic |
Formule (eq.2-5) utilisant la largeur à mi hauteur d du pic |
Formule (eq.2-6) utilisant la hauteur hp et l'aire A du pic |
3 THÉORIE DYNAMIQUE DE LA CHROMATOGRAPHIE
Ce modèle issu de la mécanique des fluides a été mis au point par J.J. Van Deemter. En 1956, ce physicien a mis au point l'équation (eq.2-8) qui relie H (HEPT) aux caractéristiques physiques de la colonne et de la phase mobile.
H = A + B/u + C.u
où u est la vitesse de la phase mobile.
Trois facteurs, représentés par les 3 termes de l'équation
H = A + B/u + C.u , contribuent à l'élargissement des pics
Diffusion turbulente. (Terme A)
Suivant la taille et la forme des particules, ils existent pour la phase mobile, plusieurs trajets possibles, cette particularité contribue à l'élargissement des pics
d'où A = 2 l dp. l est une constante voisine de 1. dp est le diamètre moyen des particules. Donc, plus les particules sont petites et plus le remplissage est homogène, plus l'efficacité de la colonne augmente.
La contribution de A est nulle pour une colonne capillaire de chromatographie en phase gazeuse.
Diffusion longitudinale. (Terme B)
Le terme B/u traduit la dispersion du soluté à cause de la diffusion du soluté dans la colonne.