Imprimer tout le livreImprimer tout le livre

Théorie des orbitales moléculaires

1°) Principes de la théorie des orbitales moléculaires 

2°) Recouvrements nuls et non – nuls de quelques couples d’orbitales s et p 

3°) Diagramme des orbitales moléculaires (DOM) 

a)      Molécules diatomiques A2 

b)      La molécule de monoxyde de carbone 

c)      Complexe organo métallique des métaux de transition 

Site: Touch By SukaJanda01
Cours: CHIM3512 : Chimie Inorganique
Livre: Théorie des orbitales moléculaires
Imprimé par: Visiteur anonyme
Date: jeudi 1 mai 2025, 19:26

1 Théorie des orbitales moléculaires

Cette théorie a été développée dans le courant des années 1930, suite, notamment, aux travaux d’Erwin SCHRÖDINGER.
Elle est apparue nécessaire car, ni la théorie de LEWIS, ni la théorie de l’hybridation (ou de la liaison de valence) ne permettaient de décrire convenablement le comportement de molécules, parfois simples, telles que le dioxygène O2

1.1 Principe de la théorie des orbitales moléculaires

On commencera par l’atome d’hydrogène, le plus simple des éléments chimiques, et on étudiera, à partir de cette étude,  la formation de la molécule de dihydrogène H2.
L’équation de SCHRÖDINGER a donné, on l'a vu,  comme solution décrivant le comportement de l'électron unique de l'atome d'hydrogène, dans son état fondamental, la fonction d'onde Ψ1s.
La forme mathématique de cette fonction d'onde est, rappelons-le, la suivante:

Ici, dans le cas de l'hydrogène, Z vaut 1 et a0 désigne le rayon de la première orbite de BOHR, à savoir 0,53 angström.
On remarquera une indépendance vis-à-vis de θ et de Φ.
On remarquera à nouveau que le signe de Ψ est donné par celui de la partie radiale R(r). Le signe est évidemment positif puisque l'exponentielle est toujours positive.

A partir de là on va construire la molécule de dihydrogène H2 en utilisant une combinaison linéaire (opération purement mathématique) des orbitales Ψ1s de l'atome d'hydrogène « numéro 1 » et de l'atome d'hydrogène « numéro 2 » de la future molécule.
La combinaison linéaire des orbitales atomiques conduira à une "orbitale moléculaire".

Cette théorie est appelée de façon abrégée en français « C.L.O.A » ; c'est - à - dire « combinaison linéaire des orbitales atomiques » et, en anglais « L.C.A.O. », c'est - à - dire « linear combination of atomic orbitals ».
            Il y aura, en fait,  deux façons de combiner ces orbitales atomiques: une façon "constructive", qu’on appellera « liante », et une façon « destructrice », qu'on appellera « antiliante »:

-      Façon « liante » de combiner les orbitales atomiques Ψ1s de deux atomes d'hydrogène:

Ψ+ moléculaire liante = AΨ1s (atome 1) + BΨ1s (atome 2) notée σ.

 Avec A et B qui sont deux constantes de normalisation de la fonction Ψ moléculaire liante, de façon à ce que Ψ2 moléculaire liante soit, lorsqu'on intègre sur tout l'espace, égale à l'unité, c'est - à - dire avoir 100% de chances de trouver les électrons de liaison dans tout l'espace. A et B sont positifs. On additionne dans la façon liante les deux fonctions d'onde Ψ1s qui sont positives toutes les deux.

-      Façon « antiliante » de combiner les orbitales atomiques Ψ1s de deux atomes d'hydrogène:

Ψ- moléculaire antiliante = AΨ1s (atome 1) - BΨ1s (atome 2) notée σ*.

A et B sont les mêmes constantes de normalisation que précédemment, lors de la combinaison linéaire "liante", mais on remarquera le signe moins entre les deux termes. La fonction d’onde Ψ1s étant positive on constate ici qu'on enlève une partie négative, en l'occurrence  B. Ψ1s (atome 2) à une partie positive, en l'occurrence A. Ψ1s (atome 1).

Le développement de ces intégrales fait apparaître pour l’OM liante une zone de recouvrement entre les 2 noyaux ; qui correspond à la création d’une liaison chimique entre les 2 protons. L’OM antiliante montre aussi une probabilité de présence nulle des 2 électrons à égale distance de ces 2 noyaux.

L'idée de base pour une nouvelle représentation consiste à conserver la notion de particule, mais en abandonnant l'idée classique de la localisation de la particule sur une trajectoire. A une particule quantique, on associe une fonction appelée fonction d'onde, qui caractérise l'état de la particule. Les variables d'espace et de temps peuvent être séparées ainsi:

  • ·Ψ (r,t) est une fonction mathématique réelle ou complexe qui n'a pas de signification physique propre.
  • ·Ψ (r,t) ne permet pas de déterminer la trajectoire de la particule puisque cette notion n'a plus de sens.
  • · En revanche, le carré du module  Ψ2 ou le produit (Ψ*Ψ) si Ψ(r,t) est complexe a une signification physique, puisqu'il représente la densité de probabilité de présence de la particule en r à l'instant t. En d'autres termes, la probabilité dP de trouver la particule dans un élément de volume dV = dx.dy.dz, centré autour du point M(x,y,z), est donnée par la relation :
  • .

 

Quelques propriétés de Ψ 

  • Ψ est l'amplitude de la fonction d'onde associé à l'électron en mouvement.
  • Ψ doit être stationnaire, c'est à dire reprendre périodiquement la même valeur en chaque point
  • Ψ doit être normée: la probabilité de trouver l'électron dans tout l'espace autour du noyau doit être égale à 1, c'est - à - dire certaine.
  • Ψ doit être continu, finie, univoque, dérivable (deux fois), s'annuler aux endroits où la particule ne peut se trouver (Ψ → 0 quand l'électron est à une distance infinie du noyau).

            · On appelle recouvrement S de deux fonctions Ψi et Ψj , l'intégrale calculée sur tout l'espace du produit de par . Pour simplifier l'écriture on utilisera la notation de Paul Dirac :

Avec Ψi*: est la fonction complexe conjuguée de Ψi ;  dV est un élément de volume infinitésimal.

  • · Le recouvrement entre deux fonctions solutions Ψi et  Ψj est nul. On dit que les fonctions sont orthogonales :
  • .

A partir de là on établira un diagramme énergétique des orbitales moléculaires de la molécule de dihydrogène:  

Le remplissage des OM s’effectue en tenant compte :

      du principe de stabilité : on commence par occuper les OM de plus basse énergie ;

      du principe d’exclusion de Pauli : au maximum deux électrons dans une OM ;

      de la règle de Hund : on occupe le maximum d’OM de même énergie ; les électrons ayant des spins parallèles.

1.2 Recouvrements nuls et non – nuls de quelques couples d’orbitales s et p

Soit le shémas suivant:

1.3 Diagramme des orbitales moléculaires

a) Molécules diatomiques A2 :

Pour caractériser le nombre de liaisons formées dans une molécule ; on utilise la notion d’indice de liaison i.l. = ½(nombre d’e- contenus dans les OM liantes – nombre d’e- dans les OM antiliantes)

 

Exemples 

 Molécule d’hydrogène :                                                                    

Représentons le DOM du dihydrogène. Une orbitale moléculaire ne peut contenir plus de deux électrons. L’énergie du système est la somme des énergies de chaque électron. Les 2 électrons se placent dans l’orbitale liante σ.

Molécule d’azote : N : 1s22s22p3

 

    b) La molécule de monoxyde de carbone :

c)      Complexe organo métallique des métaux de transition :

Ces complexes sont ceux pour lesquels le métal a comme ligands CO, les amines, les ligands N donneurs, les O donneurs, les halogénures X-. L’orbital du donneur a une énergie plus faible que celle de l’orbital de l’accepteur.

Exemple : [Cr(NH3)6]3+, Cr3+ et NH3

Cr3+ : 3d34s04p0.

Les orbitales dxy, dyz et dzx sont entre les axes donc ne seront pas sur les directions d’où il n’y a pas de perturbation à l’approche du ligand. C’est d (z2) + σ (NH3) et d (x2-y2) + σ (NH3) qui interagissent. Les ωd sont dégénérés (de même énergie) donc de spin parallèles à cause de la règle de Hund. Le ωd a trois électrons donc n’est pas saturé d’où Cr(NH3)63+ est instable ; il peut donc accepter d’autres électrons. Par contre pour Cr(CO)6 ; Cr est un d4 d’où on a 6 électrons dans σ; 2 électrons dans σs ; 4 électrons dans σd ; 6 électrons dans ωd soit en tout 18 électrons autour de Cr. Cr(CO)6 est donc plus stable que Cr(NH3)63+.