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cours : Analyse de la pauvreté

2 Mesures de la pauvreté

2.3 Les indicateurs de synthese

4.2.1 Indice de Développement Humain
4.21.1 Indice de développement humain hybride
L'indice de développement humain (IDH) est un indice statistique composite, créé par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) en 1990 pour évaluer le niveau de développement humain des pays du monde. L'IDH se fonde sur trois critères majeurs : l'espérance de vie, le niveau d'éducation et le niveau de vie.
Le concept du développement humain est plus large que ce qu'en décrit l'IDH qui n'en est qu'un indicateur, créé par le PNUD pour évaluer ce qui n'était mesuré auparavant qu'avec imprécision. L'indicateur précédent utilisé, le PIB par habitant, ne donne pas d'information sur le bien-être individuel ou collectif, mais n'évalue que la production économique. Il présente des écarts qui peuvent être très importants avec l'IDH1. L'indice a été développé en 1990 par l'économiste indien Amartya Sen et l'économiste pakistanais Mahbub ul Haq2. Pour Sen comme pour le PNUD, le développement est plutôt, en dernière analyse, un processus d'élargissement du choix des gens qu'une simple augmentation du revenu national. Notons enfin qu'il existe un indice dérivé de l'IDH, le GDI (Gender-related Development Index (en)), qui prend en compte les disparités liées au genre, soit les différences de situation de vie entre les hommes et les femmes d'un pays considéré.
Principe
L'IDH est un indice composite, sans dimension, compris entre 0 (exécrable) et 1 (excellent). Il est calculé par la moyenne de trois indices quantifiant respectivement3 :
• la santé / longévité mesurées par l'espérance de vie à la naissance
• le savoir ou niveau d'éducation. Il est mesuré par le taux brut de scolarisation et le taux d'alphabétisation
• le niveau de vie est mesuré par le PIB par habitant en parité de pouvoir d'achat, et plafonné à 40 000$ .
Calcul
L'IDH est une moyenne arithmétique des indices de longévité d'éducation et de niveau de vie :

A, D et E sont respectivement les indices de longévité, niveau d'éducation et niveau de vie.

Le calcul de chaque indice est donné dans le tableau ci-dessous :

Limites

Substitution parfaite des indices : un très mauvais score sur l'une des composantes de l'indice puisse être intégralement compensé par un bon résultat sur une autre des composantes.

D'autre part, le mode de calcul des indices élémentaires est assez discuté. Ainsi, le choix du log du RNB par habitant a pour effet de minorer considérablement les écarts de richesse. Toutefois, pour le PNUD l'utilisation de log permet d'atténuer l'impact de ce revenu, qui selon lui a moins d'impact au fur et à mesure qu'il progresse9

Enfin, par rapport à la vision initiale de Amartya Sen, qui définit le développement comme processus d'expansion des libertés, l'absence de prise en compte des libertés publiques dans l'IDH est un défaut sérieux, d'autant que des indices de libertés publiques construits par des centres de recherche existent.

4.2.1.2 Indice de développement humain 2010

 

L’indice de développement humain (IDH) est une mesure synthétique du développement humain. Il mesure le niveau moyen de développement humain atteint dans un pays donné, sous trois aspects essentiels : santé et longévité, accès à l’instruction et niveau de vie décent. L’IDH représente la moyenne géométrique des indices normalisés utilisés pour mesurer les niveaux atteints dans chaque dimension.

Sources des données

• Espérance de vie à la naissance : UN-DAES (2009e)

• Durée moyenne de scolarisation : Barro et Lee (2010)

• Durée attendue de scolarisation : Institut de statistique de l’UNESCO (2010a)

• Revenu national brut (RNB) par habitant : Banque mondiale (2010g) et FMI (2010)

Création des indices dimensionnels

La première étape consiste à créer des sous-indices pour chaque dimension. Il s’agit de définir des valeurs minimales et maximales qui permettront de convertir les indicateurs en indices compris entre 0 et 1. La moyenne géométrique étant utilisée pour agréger les résultats, la valeur maximale n’affecte pas la comparaison relative (en pourcentage) entre deux pays ou deux intervalles de temps donnés. Nous avons retenu comme valeurs maximales les valeurs maximales des indicateurs effectivement constatés dans les pays considérés, sur la période allant de 1980 à 2010. En revanche, les valeurs minimales ont une incidence sur tout exercice de comparaison, et nous utilisons par conséquent des valeurs que l’on est en droit de considérer comme des valeurs de subsistance ou des zéros «naturels». Tout changement est donc mesuré par rapport à des niveaux minimaux dont chaque société a besoin pour survivre dans le temps. Nous avons défini les valeurs minimales suivantes : 20 ans pour l’espérance de vie, zéro pour les deux variables relatives à l’éducation, et 163 $ pour le RNB par habitant. L’espérance de vie minimale repose sur des données historiques de long terme collectées par Maddison (2010) et Riley (2005).1 Une société peut subsister sans éducation formelle, ce qui justifie l’établissement des niveaux d’instruction minimaux évoqués. La survie est subordonnée à un niveau de base en termes de revenu : 163 $ représente la valeur la plus faible jamais enregistrée par un pays (le Zimbabwe en 2008) et correspond à 45 cents de $ par jour, soit à peine un peu plus d’un tiers du seuil de pauvreté de la Banque mondiale (1,25 $ par jour).

Après avoir établi les valeurs maximales et minimales, nous calculons les sous-indices comme suit :

 

Pour l’éducation, nous utilisons l’équation 1 pour chacune des deux sous-composants, puis nous calculons la moyenne géométrique des indices résultants, et finalement nous appliquons de nouveau l’équation 1 à la moyenne géométrique des indices, en utilisant 0 comme valeur minimale, et comme valeur maximale, la valeur la plus élevée des moyennes géométriques des indices obtenus pour la période à l’étude. Cette méthode revient à appliquer directement l’équation 1 à la moyenne géométrique des deux sous-composants. Chaque indice dimensionnel servant d’indicateur des capabilités dans la dimension correspondante, la fonction permettant de convertir le revenu en capabilités est susceptible d’avoir une forme concave (Anand et Sen 2000c). Dans le cas du revenu, nous utilisons donc le logarithme népérien des valeurs minimales et maximales utilisées. L’IDH représente la moyenne géométrique des trois indices dimensionnels suivants :

 

IDH = ILongévite1/3 x IInstruction1/3 x IRevenu1/3. (2)

 

L’expression 2 exprime la substituabilité imparfaite entre les dimensions de l’IDH. Elle répond de ce fait à l’une des critiques les plus sévères faites à l’encontre de la formule du cumul linéaire, qui rendait possible une substitution parfaite entre toutes les dimensions. En réalité, un certain degré de substituabilité est inhérent à la définition de n’importe quel indice qui croît avec ses composants.