Chapitre2. Les idées politiques du moyen – âge à la renaissance
1 Chapitre2. Les idées politiques du moyen – âge à la renaissance
Le Moyen Âge est marqué essentiellement par l'expansion extraordinaire de la religion chrétienne, « doctrine de la foi et de salut », vouée au rachat de l'humanité. Du VIe au XIes, qui correspond à la phase historique de la « christianisation » de l'Occident, le politique perd progressivement son autonomie et ne se définit que par rapport à la religion. Les penseurs chrétiens tirent de la parole de Jésus-Christ des conceptions politiques en établissant une frontière entre l'ordre divin (« autorités spirituelles ») et la société des hommes (pouvoirs « séculiers »). Période postérieure à celle décrite plus haut. Elle se retrouve à l'époque des grandes monarchies, au développement des grandes monarchies des 17 e et 18 e siècles. L'absolutisme est un mot qui vient d'une notion potestas absolutaqui est la puissance absolue. Au M-A c'est ce qu'on appelle l'absolutisme pontifical qui est une doctrine selon laquelle le Pape est le véritable souverain sur la Terre. C'est-à-dire qu'il est au-dessus des souverains politiques, des monarques. Cette période est suivie de la renaissance. Selon la distinction classique, le Moyen Age s'étend de la chute de l'empire d'occident en 457 jusqu'à la chute de l'empire d'Orient en 1453. Cette dernière provoque en Europe un afflux d'érudits et d'écrits. En effet, la chute de Constantinople va couper la route de l'orient et va pousser les Européens à trouver de nouvelles voies pour accéder à l'Inde et à ses épices. C'est ainsi que Christophe Colomb découvre l'Amérique en 1492. Cette renaissance est la redécouverte de l'Antiquité gréco-romaine et de ses auteurs et une relativisation du christianisme. La Renaissance commence au nord de l'Italie dans les circonstances de l'effondrement de l'empire romaine de Byzanze (réfugies) et de la diffusion de la presse et des oeuvres antiques. Partant de ces considérations historiques, les idées politiques du moyen -âge (section1) et celles de la renaissance (section2).
Section1. Les pensées politiques du moyen-âge
Le Moyen Âge n'envisage pas la vie terrestre, politique en particulier, en dehors de la volonté divine : la représentation de l'ordre social et politique découle entièrement de la vision chrétienne d'un univers soumis à Dieu. Le politique et le religieux se confondent au point que le pape rêve d'un pouvoir temporel et que les rois se voient comme des représentants de Dieu. Il y a pourtant un paradoxe : l'intimité des liens entre le politique et le religieux cohabite avec la doctrine théologique d'une séparation entre le temporel et le spirituel, entre le profane et le sacré, appelée encore la « dualité des deux sphères ».Cette doctrine trouve dans la pensée de Saint Augustin des arguments déterminants. L'idée d'une cité vertueuse ancrée sur la théologie n'est pas aussi l'apanage des penseurs chrétiens, elle aussi l'œuvre de certains penseurs musulmans. Ici l'accent sera mis sur la pensée politique chrétienne (paragraphe1) et sur celle de nature islamique (Paragraphe2).
Paragraphe 1. La pensée politique chrétienne
Dans le cadre de cette étude, nous allons analyser successivement les idées politiques de Saint augustin (A), d Thomas d'Aquin (B).
A.Saint Augustin
Chez les chrétiens le temps du cosmos est linéaire. Cette idée d'un temps linéaire s'applique aussi à la cité. C'est St Augustin qui posait la question de savoir quel est le rôle de la cité d'un point de vu théologique. Du point de vue théologique, la responsabilité de la cité est le salue des citoyens qui la compose. Par ailleurs, le modèle dominant dans la tradition de la cité est la monarchie. Le monarque est donc responsable du salue spirituel de ses sujets. Il doit donc garantir leur moralité, il doit écarter ses sujets du péché, écarte sa cité du péché. A la fin des temps on juge le monarque et ses sujets. Le salue des monarques dépend du salue de ses sujets. Sa responsabilité est donc très lourde du point de vue moral. Mais l'individu est intrinsèquement mauvais donc il n'arrivera pas à sauver tout le monde, mais il doit sauver un maximum. A la fin des temps on juge donc la Cité.
Enfin, cette théorie s'applique aussi à l'individu. On a qu'une vie dans le christianisme et il faut la réussir, c' est à dire être digne d'être sauvé à la fin des temps. Il faut être du côté des justes qui vont au Paradis. Leur parcours est donc aussi linéaire. Le christianisme n'est pas la seule doctrine impliquant une téléologie. Si on se réfère à l'occident, la théorie chrétienne est la théorie dominante jusqu'au 18e siècle. A partir de ce moment, on commence à se poser des questions notamment sur l'existence de Dieu : la philosophie de lumières. La sécularisation apparaît. Ce mot vient du mot « siècle » et on distingue le pouvoir sacerdotal, religieux et le pouvoir séculié, profane. Ce dernier est le pouvoir qui n'est pas sacré.
La sécularisation est le moment qui suit la révolution française où l'Etat s'approprie les biens de l'Eglise. Phénomène rapidement imité par les autres Etats européens. Plus largement, cette notion caractérise aussi la fin du monopole de la théologie pour penser le monde. La théorie de Dieu cesse d'être la représentation unique du monde. On pense indépendamment de Dieu représentation unique du monde. On pense indépendamment de Dieu ; mais on n'abandonne pas pour autant la théorie du temps linéaire.
Cette téléologie est la téléologie du progrès et non plus du salue. Cette idée du progrès va être Cette téléologie est la téléologie du progrès et non plus du salue. Cette idée du progrès va être trouvée dans de nombreux domaines. L'histoire va souvent être représentée avec la téléologie du progrès, trouvée dans de nombreux domaines. L'histoire va souvent être représentée avec la téléologie du progrès, comme par exemple avec l'histoire des sciences qui est l'accès des Hommes à la vérités des sciences qui est l'accès des Hommes à la vérité ; aussi, l'histoire des ; aussi, l'histoire des peuples qui est l'histoire des progrès des peuples qui est l'histoire des progrès des peuples ; l'histoire des idées politiques ....; l'histoire des idées politiques ....
B.Thomas d'Aquin et la cité idéale
Ainsi, est ce que je peux imaginer la cité idéale ?
« La philosophie est servante de la théologie » selon Thomas d'Aquin, pour lui la somme théologique est la somme du savoir possible de son époque. C'est l'idée que la théologie est une science absolue qui peut résoudre tous les problèmes de l'humanité ; en particulier à partir du concept de justice. Sa théorie suppose la réalité des idées puisqu'au fond on procède à partir des concepts. Cela explique ensuite que sa théorie soit érigée en fondement du dogme de l'Eglise. C'est sur ses idées que sont apparues la théocratie qui est la théorie officielle de l'Eglise, le gouvernement des prêtres, du clergé.
Guillaume d'Occam est un auteur, philosophe qui, lui, prend le partie de combattre la papoté. A l'époque il y avait conflit entre l'Empereur et le Pape et Guillaume d'Occam va prendre le partie de l'Empereur et va contester le pouvoir politique de la papoté. Sa théorie est qu'il faut nettement distinguer politique et religion ; le Pape ne doit s'occuper que des questions religieuses, théologiques. Pour ce qui est de la politique, il défend un ensemble d'idées, il défend la notion de droits naturels, de liberté, le principe de la propriété et il estime que ces droits sont le fondement du pouvoir politique des cités. Ainsi, il en arrive à la conclusion de l'autonomie des cités. Le Pape ne doit pas s'ingérer dans la conclusion de l'autonomie des cités. Le Pape ne doit pas s'ingérer dans la vie politique des cités.
Tout ça pour dire que dans la pensée politique, si on veut formuler des dogmes, utopies, il faut croire Tout ça pour dire que dans la pensée politique, si on veut formuler des dogmes, utopies, il faut croire à la consistance des idées.
Paragraphe2. La pensée politique islamique : la Falāsifa
« Les religions révélées avaient inauguré une nouvelle époque et instauré un nouvel ordre politico-religieux. De ce fait, elles avaient mis la tradition philosophique grecque au défi d'analyser et de rendre intelligible cet ordre fondé sur la prophétie, la révélation et la loi divine. Et l'on peut soutenir qu'Alfarabi fut le premier philosophe majeur à relever ce défi (A) avant d etre suivi postérieurement par d'autres penseurs musulmans (B).
A.Alfarabi et la cité vertueuse
L'extension des frontières politiques de la chrétienté latine durant l'époque des croisades permit aux Européens d'entrer en contact étroit avec l'Islam en Espagne, en
Sicile et en Terre Sainte. La Falāsifa ou les philosophes musulmans possédaient, en traduction arabe un vaste catalogue des oeuvres de Platon, d'Aristote et de ses commentateurs. Leur propre pensée ne peut pas être ignorée dans un cours d'histoire des idées politiques au Moyen Age, ne serait-ce que parce que c'est sous l'influence d'Ibn Rushd de Cordoue (Averroès), en Andalousie, au XIIe siècle, que s'effectua un renouveau important de l'aristotélisme. Des commentaires sur les œuvres d'Aristote, écrits par son plus grand interprète musulman, Ibn Rush, furent traduits à partir des années 1220 et 1230. On sait tout ce que la philosophie européenne doit à la philosophie arabe et islamique. Une dette énorme. D'une façon claire et catégorique, James Henderson Burns affirme :
« Déjà, au cours du siècle, particulièrement en Espagne, les lettrés latins se prenaient d'un intérêt considérable pour le savoir arabe, et la vie intellectuelle de l'Occident latin fut profondément influencée par l'afflux successif de lots de traductions latines d'ouvrages philosophiques et scientifiques d'origine musulmane, juive et grecque. Dans les siècles antérieurs, la partie connue de la pensée grecque et romaine ancienne s'était acclimatée à l'Occident latin, mais le nombre des ouvrages accessibles s'accrut de beaucoup, au XIIe et XIIIe siècles, grâce à de nouvelles traductions. De plus, les œuvres et les commentaires arabes en traductions latine furent étudiés avec passion en Occident. » .
Toutefois, la philosophie arabe ne s'est pas limitée à contribuer à élargir la culture aristotélicienne de l'Occident latin. Du reste, la pensée politique de la Falāsifa, après Al-
Farabi (mort en 950), fut plus platonicienne qu'aristotélicienne. Les musulmans se tournaient davantage vers Platon pour ce qui concernait la société et le droit, mais ils s'inspiraient d'Aristote pour la logique, la métaphysique, la psychologie et l'éthique. « Durant la période classique de la philosophie islamique - du Xeau XIIe siècle -, la philosophie politique fut une activité dominante et non pas marginale : la Falāsifa intégra la conception platonicienne du roi-philosophe et législateur à la conception musulmane du prophète, dans le cadre d'un Etat religieux idéal. Les penseurs islamiques rencontrèrent donc les conceptions politiques grecques et ils les transformèrent pour en faire une partie intégrante de leur propre enseignement général» .
Au XIIe siècle, le principal interprète islamique de Platon et d'Aristote, avant Ibn Rush, fut au Moyen Age Abû Nasr al-Farabi (870-950), qui vécut à Bagdad et en Syrie. Ce dernier s'efforça de résumer la philosophie de Platon et d'Aristote et de lui donner un sens dans le cadre de la religion révélée de l'Islam. Il écrivit des commentaires de la République et des Lois de Platon. Pour lui, l'objet de la science politique était de caractériser les différents genres d'Etats et de dirigeants et de rechercher les causes du bonheur ainsi que les moyens de l'atteindre par l'exercice du gouvernement vertueux (par opposition à ignorant) de la cité ou de la nation. « Il s'enquit des éléments constitutifs de la communauté islamique - les ndirigeants, la loi, les différents genres d'Etats -, et il soutint que les fonctions de prophète, de législateur, de philosophe et de dirigeant ne différaient pas l'une de l'autre et qu'elles devaient être rassemblées en une seule personne, dans un caliphe idéal, qui serait à la fois prophète-législateur-imam et (sous l'inspiration de Platon) roi-philosophe. Il proposait ainsi une théologie politique où religion et philosophie se rencontraient, et qui rendait possible une étude méthodique. Il insistait encore sur le rôle actif que les philosophes devaient jouer dans les questions juridiques et politiques et il rêvait, comme Dante devait le » faire, d'une société universelle fondée sur la foi commune et placée sous un seul dirigeant, un prophète-philosophe» .
Al-Farabi situait la science politique dans les sociétés qui ont une religion révélée par mode de prophétie, celles qui établissent des rapports harmonieux entre philosophie, révélation et loi humaine et qui possèdent des visées spirituelles. Al-Farabi exposait la philosophie et la pensée politique de la Grèce ancienne, notamment celle de Platon et réfléchissait sur la guerre sainte ou jihad. Il proposait aussi une analogie entre l'Etat et le corps humain.
B.Les penseurs musulmans postérieurs à Alfarabi
Les penseurs musulmans postérieurs à Al-Farabi ne partageaient complètement sa conviction qu'un philosophe devrait s'efforcer de conduire les citoyens d'une nation à une union avec les êtres spirituels et au bonheur suprême.
Ibn Sina (Avicenne : 980-1037), qui devait beaucoup à Al-Farabi, n'allait pas jusqu'à identifier prophète et roi-philosophe. Il attribuait au prophète la double tâche de pourvoir au gouvernement et à la philosophie politique. Pour lui, il y a deux parties dans la philosophie politique : l'une s'intéresse à la royauté, l'autre à la prophétie et au besoin que l'homme a de la loi divine. Parmi les philosophes musulmans espagnols,
Ibn Baja de Saragosse (Avempace, mort en 1138) tirait de son étude de Platon la conclusion que la cité idéale est irréalisable : elle ne pourrait exister que si chaque citoyen atteignait d'abord la plénitude de l'existence humaine. Les philosophes, confrontés aux problèmes de la vie dans un Etat imparfait, ne sauraient trouver le bonheur que dans la solitude et le gouvernement d'eux-mêmes, après s'être retirés de la vie publique et s'être soustraits au besoin de recourir à des médecins et à des juges.
Ibn Tufail de Cadiz (1100-1184/1185) soutenait pareillement que le genre de vie des philosophes était incompatible avec la vie de la multitude.